Ali TUR

Ali TUR

   En septembre 1928, un cyclone ravage la Guadeloupe. La reconstruction est confiée à l'architecte du ministère des colonies, Ali Tur. De 1929 à 1937, il construit ou reconstruit plus d'une centaine d'édifices privés et publics. À Basse-Terre, il signe le palais du gouverneur, celui du Conseil général, le palais de justice, et de nombreux groupes scolaires, églises et bureaux de poste. Le béton est préféré aux matériaux traditionnels pour ses qualités de résistance, avec des structures poteaux-poutres aux hourdis d'agglomérés enduits au mortier de ciment. Ali Tur possède un style original, à travers une formation marquée par l'École des Beaux-Arts et par de nombreuses références aux réalisations d'Auguste Perret. Il intègre ici les acquis des expériences sur l'architecture climatique, diffusées lors de l'Exposition coloniale de 1931. Cinq édifices sont protégés en 1991 à l'occasion d'une campagne thématique sur l'oeuvre de cet architecte en Guadeloupe.

Dans la plaidoirie que l'architecte rédige personnellement pour assurer sa défense en 1937 , c'est ainsi qu'Ali Georges Tur se présente:

« Par le hasard de la vie administrative qui avait conduit mon père à Tunis, je suis né dans cette ville en 1889. Je vais donc messieurs avoir ces prochains jours 50 ans.
Par une fantaisie, qu'il ne me surprend pas de rencontrer chez ce Polytechnicien qui portait en lui le goût des lettres et de la poésie, mon père me donna un prénom arabe, mais je puis vous préciser, Messieurs, que mon ascendance cévenole, par mon père, et alsacienne , par ma mère, ne font de moi qu'un quelconque français de la Métropole, né par delà les mers.
Ma vie d'étudiant à l'école des Beaux Arts, fut interrompue, pour moi, comme pour bien d'autres par la guerre.
J'y pris ma place durant plus de quatre années, au front depuis le 5 septembre 1914 jusqu'à l'armistice.
La croix de guerre vint m'y surprendre dans le seul accomplissement de mon devoir.
Rendu à la vie civile en août 1919 après vingt ans d'interruption dans mes études, j'en repris le cours.
J'ajoutai aux médailles que j'avais obtenues avant 1914 quelques autres nouvelles : deux premières médailles ; le prix Destors décerné par l'Institut de France à l'élève qui a obtenu durant l'année scolaire le plus grand nombre de récompenses, le Grand Prix de décoration (fondation Rougevin) décerné également par l'Académie des Beaux Arts, et je passai le concours de fin d'études, conférant à celui qui le réussit, le droit de porter le titre d'Architecte Diplômé par le Gouvernement. Ce titre représente ainsi pour la France le résultat final des études d'architecture les plus complètes artistiquement et scientifiquement parlant.
J'eus l'honneur et la joie d'être classé premier à cette épreuve».
Après l'armistice TUR est nommé expert avec la charge de vérifier les demandes de remboursement de dommages immobiliers présentés par les sinistrés de la guerre, ensuite il ouvre une agence d'architecture dans le quartier des Batignolles et assure des travaux d'entretien, des aménagements et des constructions de bâtiments privés.
C'est en 1925 qu'Ali Tur intégrera la liste des dix architectes du ministère des colonies.

En dehors de son oeuvre en Guadeloupe, Ali Tur est aussi connu pour quelques un de ses bâtiments d'habitation à Paris(Ensemble de logements, 3 place du général Stephanik et 20, avenue Dode de la Brunerie dans le XVIème arrondissement, conçus en 1934). Faisant partie des architectes français représentatifs d'un certain courant durant l'entre-deux guerres. Ali Tur meurt à Paris à la fin des années 1970.


20/11/2008
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