Victor SCHOELCHER

 Victor SchoelcherVictor Schoelcher - 1804 - 1893

Né en 1804 Victor Schoelcher est le fils d'un négociant en porcelaine parisien, d'origine alsacienne. Il s'intéresse dès le collège aux thèses anti-esclavagistes. Devenu journaliste, il voyage aux Antilles, aux Etas-Unis, au Proche Orient et en Afrique. Il milite pour une émancipation immédiate des esclaves, assortie d'une indemnisation de leurs maîtres.
ARAGO, Ministre provisoire de la Marine et des colonies, appelle auprès de lui Schoelcher comme sous secrétaire d'Etat aux Colonies. Schoelcher reprend, à la demande d'Arago, un projet de décret qu'il transforme en véritable décret du principe d'abolition. Le texte est signé le 4 Mars 1848.


REPERES BIOGRAPHIQUES   

* 1804 : Naissance de Victor Schoelcher le 21 juillet à Paris, de Victoire Jacob et de Marc Schoelcher qui a transformé son nom en Schoelcher à son arrivée à Paris. 

* 1818-1819 : Courtes études au lycée Louis-le-Grand à Paris. Victor travaille à partir l'âge de 15 ans dans la fabrique familiale, rue du Faubourg Saint-Denis. Le magasin de vente est situé à l'angle du boulevard des Italiens et de la rue Grange-Batelière. 

* 1828 : Marc Schoelcher associe officiellement son fils Victor à son entreprise (fabrique, décoration et vente de porcelaines de luxe). Le frère aîné de Victor, Marc-Antoine, polytechnicien, se destine à une carrière militaire. Son frère cadet, Jules, travaille dans la fabrique. Il meurt en 1833 à l'Ile Bourbon (La Réunion) où il est parti fonder une succursale de l'entreprise familiale. 

* 1829-1830 : Premier voyage de Victor Schoelcher aux Amériques (Mexique, sud des Etats-Unis, Cuba) en quête d'une nouvelle clientèle pour la fabrique de porcelaines. Premiers contacts avec l'esclavage et les systèmes coloniaux. Envoi de ses premiers articles sur ces thèmes à la Revue de Paris. 

* 1830-1833 : Publication des premières critiques d'art de Victor Schoelcher dans la revue L'Artiste. 

* 1833 : Publication de "De L'esclavage des noirs et de la législation coloniale". 

* 1834-1844 : Schoelcher effectue plusieurs voyages en Europe : Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Espagne, Portugal, Italie. 

* 1840 : Publication de "Abolition de l'esclavage". Examen critique du préjugé contre la couleur des Africains et des sang-mêlés. Echec au concours de la Société des Amis des Noirs. 

* 1840-1841 : Second voyage de Schoelcher aux Caraïbes : Guadeloupe, Martinique, Jamaïque, Antigua, Dominique, colonies danoises (St. Thomas), Haïti, Puerto Rico. 

* 1842 : Publication de "Des colonies françaises". Abolition immédiate de l'esclavage. 

* 1843 : Publication de "Colonies étrangères et Haïti". Résultats de l'émancipation anglaise. Coup d'oeil sur l'état de la question d'affranchissement. 

*1844 : Publication de "De la pétition des ouvriers pour l'abolition immédiate de l'esclavage". 

* 1844-1845 : Voyage en Egypte, en Grèce et en Turquie. 

* 1846 : Publication de "l'Egypte" en 1845. 

* 1847 : Publication de "Histoire de l'esclavage" pendant les deux dernières années. Dénonciation des sévices à esclaves dont les planteurs de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane se sont rendus coupables. Dénonciation des anomalies du fonctionnement de la justice coloniale. Départ pour le Sénégal en septembre. 

* 1848 : Schoelcher quitte le Sénégal fin février pour Paris à l'annonce des événements révolutionnaires de février. Le 3 mars, il rencontre François Arago, ministre de la Marine, qu'il persuade de la nécessité d'une abolition immédiate de l'esclavage dans les colonies françaises. Le principe de l'émancipation des esclaves est adopté par le Gouvernement provisoire le 4 mars. Schoelcher est nommé sous-secrétaire d'Etat aux Colonies et président de la Commission d'abolition de l'esclavage. Le décret d'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises est signé par le Gouvernement provisoire le 27 avril 1848. 
Schoelcher occupe ses fonctions ministérielles du 5 mars au 17 mai 1848. Il préside la Commission d'abolition du 4 mars au 21 juillet 1848. Il est élu représentant du peuple en Guadeloupe et en Martinique en 1848 et opte pour la représentation de la Martinique, siège du "Gouvernement général des Antilles françaises". Son siège de représentant de la Guadeloupe est alors occupé par son suppléant, Louisy Mathieu, ancien esclave. 

* 1849 : En juin, parution du premier numéo du premier journal schoelcheriste en Guadeloupe, le Progrès. Schoelcher publie Nouvelles observations sur les élections de la Guadeloupe et la vérité aux ouvriers et aux cultivateurs de la Martinique.  

* 1851 : Procès politique de Marie-Léonard Sénécal, indépendantiste guadeloupéen accusé de vouloir la répétition dans son île des évênements de Saint-Domingue / Haïti. Il est condamné au bagne de Guyane. Schoelcher publie "Protestations des citoyens français nègres et mulâtres contre des accusations calomnieuses", "le procès de Marie-Galante", "Abolition de la peine de mort", "L'esclavage aux Etats-Unis", "La loi du 18 septembre 1850" sur les esclaves fugitifs et "L'insurrection de Cuba" et les "Etats-Unis".  

2-3 décembre : résistance de Schoelcher au coup d'Etat de Louis Napoléon Bonaparte. Recherché et expulsé, il part clandestinement pour la Belgique à la fin du mois en passant par la Suisse et l'Allemagne. Arrivée à Bruxelles le 31 décembre. Début de sa vie de proscrit. 

* 1852 : Fin janvier, il quitte Bruxelles pour Londres. Début d'une longue amitié avec Victor Hugo. Schoelcher, après plusieurs mois passés à l'hôtel, s'installe dans des quartiers éloignés du centre de la capitale, à Chelsea et à Twickenham. Fréquents séjours chez les Hugo à Jersey puis Guernesey. Il publie "Histoire du crime du 2 décembre".  

* 1853 : Schoelcher publie "Le gouvernement du 2 décembre".  

* 1854 : Schoelcher publie "Dangers to England of the alliance with the men of the Coup d'Etat". 

* 1857 : Schoelcher publie à Londres "Life of Haendel" (Vie de Haendel) et constitue une exceptionnelle collection de manuscrits et de portraits du compositeur.  

* 1859 : Il refuse l'amnistie accordée aux proscrits par Napoléon III. 

* 1870 : Il publie "Sunday Rest" (Le repos du dimanche). Il rentre à Paris au mois d'août et accepte, en septembre, de prendre la tête d'une légion d'artillerie de la Garde Nationale. Il est nommé colonel d'Etat-major, général des Gardes nationaux de la Seine puis vice-président de la Commission des barricades pour la défense de Paris contre l'invasion des troupes prussiennes. Il prend également la tête d'un Comité des Alsaciens formé à Paris. 

* 1871 : Sous la Commune, Schoelcher est parmi les partisans de conciliation. Elu le 8 février représentant du peuple à Paris puis en avril en Guyane et à la Martinique, qu'il choisit de représenter à nouveau. 

* 1872 : Il publie "La famille, la propriété et le christianisme". 

* 1874 : Il est nommé président de la Société de Secours Mutuel des Créoles. 

* 1875 : Schoelcher est élu sénateur inamovible. Il adhère à la Société pour l'Amélioration du Sort des Femmes. Il publie "La grande conspiration du pillage, de l'incendie et du meurtre à la Martinique". 

* 1877 : Il publie "Restauration de la traite des Noirs à Natal". 

* 1879 : Il publie "Le vrai Saint-Paul". 

* 1880 : Il publie "L'esclavage au Sénégal". Il participe à cette époque aux congrès de la Ligue du Droit des femmes et aux Congrès anticléricaux. 

* 1881 : Il publie "Modernité de la musique" et "L'esclavage au Brésil". Il est membre du Conseil Supérieur des Colonies.  

* 1882 : Fondation à Paris, avec le député guadeloupéen Gaston Gerville-Réache, du journal "Le Moniteur des Colonies". Schoelcher se rend à Londres pour une enquête dont le charge le Sénat sur les hospices et asiles de nuit pour enfants abandonnés. 
Il publie le tome I de "Polémique coloniale", recueil de ses derniers articles. 

* 1883 : Il publie "L'immigration aux colonies".  

* 1879-1884 : Schoelcher effectue des dons d'ouvrages et de manuscrits à la Bibliothèque Nationale, à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts, au Conservatoire de Musique, à la Martinique (Bibliothèque Schoelcher), des dons d'objets d'art et d'instruments de musique au Musée des Antiqués Nationales, au Conservatoires de Musique, à la Guadeloupe (Musée Schoelcher), à la Guyane, d'objets à caractère historique et ethnographique au Musée d'Ethnographie du Trocadéro (actuel Musée de l'Homme). 

* 1886 : Il publie le tome 2 de "Polémique coloniale". 

* 1889 : Il publie "Vie de Toussaint Louverture" pour le centenaire de la Révolution Française. 

* 1892 : Il se retire définitivement dans la maison qu'il loue à Houilles dans la banlieue de Paris. 

* 1893 : Mort de Victor Schoelcher à Houilles le 25 décembre.  

* 1894 : Inhumation le 5 janvier au cimetière du Père Lachaise. 

* 1949 : Transfert des restes de Schoelcher au Panthéon, le 20 mai (loi du 13 juillet 1948).  


 ORIGINES FAMILIALES DE VICTOR SCHOELCHER


Victor Schoelcher est né à Paris en juillet 1804 dans une famille de fabricants de porcelaines, de Marc Schoelcher, né en 1766 à Fessemheim en Alsace et de Victoire Jacob, marchande lingère.
Ils eurent trois enfants, Marc-Antoine, né en 1797, qui devint polytechnicien, militaire, Victor et Jules, né en 1806.
Le jeune Victor passa son enfance à Paris, dans le quartier des artisans, rue du Faubourg Saint-Denis où son père l'associa à l'entreprise familiale. Il effectua à cette occasion, en 1829, un voyage aux Amériques, comme représentant de la maison.
Après le décès de son père en 1832, il liquida le magasin en 1834, héritant ensuite, en 1839, d'un patrimoine immobilier de sa mère. Il vécut de ses rentes jusqu'à sa mort.


 



04/12/2008
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