Les îles du Salut

Entre l'enfermement à l'île Saint-Joseph et l'isolement total à l'île du Diable, des milliers de forçats vécurent et moururent sur ces îles, distantes de plus d'une heure de mer houleuse de la terre ferme.

Entre 1852 et 1938, plus de 60.000 bagnards se sont succédés en Guyane. Les travaux forcés, les maladies, les conditions générales de vie ont eu raison de la plupart d'entre eux qui y sont morts. Certains détenus plus connus ont laissé leur nom attaché à la triste mémoire des lieux comme Dreyfus qui séjourna 4 ans sur l'île du Diable, Guillaume Seznec qui y resta vingt ans en clamant son innocence, ou encore le faussaire Francis Lagrange qui a peint les fresques de la Chapelle, en cours de restauration.

D'abord nommées « Îles du Triangle » (en raison de leur disposition) par les premiers explorateurs, les îles du Salut prirent ensuite le nom sinistre d' « Îles du Diable » en raison des forts courants marins qui rendaient leur accès très périlleux, mais aussi de la tragique expédition de Kourou en 1763 qui se solda par une hécatombe.

Les épidémies de fièvre jaune dues à l'insalubrité du climat guyanais, au manque de nourriture et d'eau potable, ainsi que les installations précaires et le manque d'organisation, avaient décimé la plus grande partie des colons d'origine française, convoyés en Guyane pour peupler le territoire. Les survivants, qui trouvèrent refuge sur ces îles au climat plus favorable et dépourvues de moustiques, les rebaptisèrent alors « Îles du Salut ».

Après les premiers colons, il ne faut pas oublier que c'est aux esclaves noirs que fut confié la lourde tâche de défricher ces territoires, et dont les rescapés furent autorisés à rejoindre ceux du continent, pour fonder les premières communautés le long du fleuve Maroni.



08/12/2008
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